
🔍 LE CAS D’ÉCOLE : Herbert Diess, le CEO de Volkswagen qui fait bouger les lignes en matière de discours de dirigeant

Par Laurence Guilloud, Directrice éditoriale.
EN CHIFFRES
Et quels chiffres ! + 44 000 abonnés sur Twitter en un an, un compte LinkedIn affichant un insolent 256 045 abonnés. Herbert Diess n’est pas seulement un capitaine d’industrie, il est aussi un patron star des réseaux sociaux qui bouscule les codes de la communication corporate.
POURQUOI ÇA MARCHE ?
La recette du succès d’Herbert Diess en 4 points :
1. Parce qu’il innove côté formats en lançant sur LinkedIn ses Diess Talk : soit 2h de discussion à bâtons rompus, en visio, sans cravate (et avec le sourire !) en tête-à -tête avec des talents du groupe pour parler business, avenir, métier, best et worst practices. Et quand il n’est pas en "talk", Herbert Diess est en immersion sur le terrain pour tester les dernières innovations Volkswagen.

2. Parce qu’il dynamite les standards de la communication des dirigeants en s’invitant là où on ne l’attend pas, mais alors pas du tout. Exemple ? En Face Cam quand il souhaite de bonnes vacances à ses salariés, le tout sur une planche de surf électrique sur les bassins jouxtant les usines historiques de Volkswagen. Coup de com’ peut-être mais les chiffres sont au rendez-vous : son post LinkedIn a récolté plus de 14 000 likes.
3. Parce qu’il joue vraiment le jeu des réseaux sociaux en acceptant, en février dernier, de jouer le jeu (périlleux) d’un Ask me anything en live sur sur Reddit qui compte notamment 13 millions d’utilisateurs en Allemagne.

4. Parce qu’il prend l’exercice très au sérieux en sanctuarisant le temps consacré à sa communication numérique. Toutes les semaines, son planning prévoit ainsi une réunion de 90 minutes avec ses équipes pour faire le bilan de ses posts et préparer les angles éditos des prochaines publications.
POURQUOI EST-CE INTÉRESSANT ?
Ces nouveaux formats et ces prises de paroles anti-conformistes contribuent à gommer l’image distante que l’on peut avoir, a priori, d’un CEO. En acceptant de s’exprimer sans mise en scène (tout du moins trop visible) sur leurs propres réseaux sociaux et non ceux de leur entreprise, les dirigeants goûtent à la spontanéité des interactions sans filtre tout en répondant au besoin grandissant d’une communication corporate incarnée.
Le dirigeant, un média à part entière
Et Herbert Diess n’est pas le seul à investir ces nouveaux terrains d’expression. En France, Alexandre Bompard, Pdg de Carrefour, est connu pour ses interventions sur les réseaux sociaux. On se souvient notamment de sa lettre ouverte aux salariés diffusée lors du premier confinement.

Côté secteur bancaire, on citera Philippe Brassac, Directeur Général de Crédit Agricole SA, qui investit le canal YouTube pour aborder sans détour des sujets tels que la parité femme/homme au sein du groupe. Et pour les assurances, c’est Pascal Demurger, DG du groupe MAIF, qui s’illustre avec ses prises de parole très cash. Persuadé que "la transition sociétale devient un sujet majeur dans l'agenda des chefs d’entreprise", ce dernier n’hésite pas à s’exprimer sans faux semblants via Linkedin sur des thématiques comme la quête de sens des salariés et le phénomène de la grande démission.
